A la découverte de l’histoire du village…
Origine du nom :
Selon l’étymologie gauloise, ce nom proviendrait de Mourè, « Lou Mourè » qui signifie en occitan : la tête, le visage par rapport aux diverses roches qui ressemblent à des têtes. Les premières mentions du nom datent du X°siècle avec « Castrum Morecinum ». En 1138, on parle de « Morese ». On nomme les habitants les « mourésins » ou « les mouréziens » ou le surnom des « sauta rocs » (les chêvres).
Généralités :
Superficie : 1344 ha, altitude 200m. La montagne de Mourèze (Mont Liausson) fait 523m à son point le plus haut. Sur 8km, de gigantesques colonnes de calcaire (dolomites) partent à l’assaut du ciel dans un gigantesque amphithéâtre de 350 ha. La commune était très boisée, en 1836, 546 ha sur un total de 1324 ha.
Un peu d’histoire :
Au temps du néolithique, les hommes vivaient dans le cirque, des traces de cette période furent retrouvés au parc des Courtinals. A l’époque romaine, il est fort possible que ces derniers installèrent ici un poste de vigie car l’endroit était stratégique. Les Celtes qui occupèrent les lieux étaient habitués à la vie de plein air et ne vivaient pas en troglodytes comme leurs prédécesseurs. Les Celtes préféraient les hauteurs faciles à défendre d’où le choix de la montagne de l’Ousse, futur Mont Liausson. Malgré la faible population, le village était à la tête de 5 paroisses et son château au bord d’une route commerciale très importante. Il est possible que les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem aient possédé un bout de terre avec une maison servant de refuge pour les gens de passage.
Anecdote :
L’ancienne voie romaine (voie Nîmes-Toulouse) entre Mourèze et Salasc est aujourd’hui une route. Entre les deux villages, on trouve « la tortue », rocher de 4,50 m de long qui marque la séparation entre les deux communes. Cette tortue aurait été sculptée par l’homme, sans doute à l’époque romaine en hommage à la stratégie romaine dite de « la tortue ».
Le Saint patron du village est Saint Roch car, suite à une épidémie de peste, les habitants firent un vœu d’aller à Villeneuvette tous les 16 août en procession, pieds nus, pour vénérer la relique de Saint Roch. Cette tradition s’est perpétuée jusqu’aux années 1970.
La population :
1829 : 156 habitants, 1901 : 106, 1984 : 80, 1996 : 100, aujourd’hui environ 200 habitants
Au XIX°siècle, la population en majorité était paysanne. Il y avait des petits propriétaires exploitants avec des revenus misérables. Ils devaient aller travailler chez d’autres exploitants pour pouvoir vivre ou bien aider à la construction des routes et chemins.
En 1789, Mourèze était un petit village de 140 habitants aux revenus modestes. Ils vivaient de l’exploitation de la terre, de l’élevage, des bois. Il y avait des charbonnières en allant vers le mont Liausson. Leur vie dépendait de leurs récoltes qui parfois pouvaient être catastrophique en fonction du temps. Après la Révolution, les biens du clergé devinrent biens nationaux et furent vendus au plus offrant.
Les Fontaines :
Sur la place de la mairie, il y a un puits muni de sa pompe à roue, transformé en calvaire et gravé d’une croix antique portant l’inscription « passant viens ». A proximité, au début du siècle dernier, une fontaine en marbre rouge du Pic du Vissou dite « a griottes » a été édifiée. Elle servait aussi d’abreuvoir et de lavoir communal.
Les sources :
Sur la place du village, il y avait la source appelée « La fontaine de l’ange » qui alimentait une fontaine de marbre rose en remplacement d’un puit protégé par un petit édifice surmonté d’une belle croix qui se trouve de nos jours sur le coté droit du pont en venant de Salasc.
La Dourbie : Autrefois elle coulait abondamment et son courant puissant lui permettait d’alimenter une quinzaine de moulins (à blé, à foulon) dés le haut Moyen Age et par la suite la manufacture de Villeneuvette au XVII°.
L’économie :
Le village était pauvre et il vivait de sa nature environnante et notamment du bois et de la rivière Dourbie qui coule en contre bas du village. Les habitants fabriquaient des fagots de bois et du charbon qu’ils vendaient ensuite aux clermontais majoritairement. Il fallait également s’occuper des vignes, des bêtes, cultiver les champs… Au XIX° siècle, il y avait tous les métiers nécessaires à la vie du village : cordonnier, couturière, maréchal-ferrant, cantonnier, instituteur et garde champêtre. Il y avait également des bergers car à cette époque, l’élevage de brebis et de chèvres était une activité importante pour l’économie du village. Malgré la présence de bois tout autour du village, il n’y avait pas de bûcherons pour couper le bois, les habitants le faisaient eux-mêmes. Il faudra attendre la fin du XIX° et le début du XX° siècle pour voir arriver des bûcherons d’origine italienne qui fabriquaient également du charbon de bois dans les charbonnières en haut du cirque. Les habitants avaient peu de revenus, ils vivaient de leurs cultures, souvent maigre car la terre n’était pas très bonne. Il n’y avait pas assez de production en interne pour faire vivre le village, il fallait faire venir des produits de l’extérieur pour nourrir la population locale. La vigne occupait peu de place et la production était à peine suffisante pour la population. Le bois rapportait suffisamment. Les brebis et chèvres fournissaient lait, fromage et viande en plus de débroussailler le cirque ! Il y avait également de la volaille, des porcs…La culture de l’olivier était aussi présente. Il y avait deux moulins : un à blé et l’autre drapier sur la Dourbie. A priori ils disparurent avant la Révolution.
Au début du siècle dernier, la région de Mourèze était réputée pour être très giboyeuse. Il y avait de très nombreux lapins et autres petits gibiers. Durant la guerre, cette abondance de gibier fut bénéfique pour les villageois.
Anecdote :
Dans les années 1920, sur l’angle d’un mur était inscrit : « hôtel, suivez le fil ». Un fil de fer menait tout droit dans le cœur du village dans une petite auberge ou l’on pouvait déguster tourdes, bécasses, perdreaux, lièvres au feu de bois.
Le Maquis de Bir-Hakeim :
C’était un groupe de résistants français né pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était situé dans le sud du Massif central, entre le sud Aveyron, l’Hérault, les Cévennes et le Rhône. Ce Maquis est célèbre pour son audace, sa mobilité, sa forte structuration militaire mais aussi pour les tragédies qui ont émaillé son histoire. De l’Aigoual ou ils vécurent quelques années mais d’où ils durent fuir, ils repartirent pour la région de Clermont-l’Hérault, à Mourèze, où ils reconstituèrent leurs forces. L’annonce du débarquement en Normandie galvanisa les hommes et multiplia les ralliements. Le 4 août 44, au cours d’une opération de parachutage près de Gignac, le commandant Demarne fut tué lors d’une escarmouche. Le capitaine Rouan, dit « Montaigne », le remplace. Parallèlement au débarquement en Provence du 15 août, tous les maquis de la région R3 (sud) reçoivent l’ordre d’attaquer. Le 26 août, le maquis Bir-Hakeim participe activement à la libération de Montpellier et au harcèlement des troupes allemandes se repliant. Comme les autres FFI, le maquis est amalgamé à l’Armée française de la Libération au sein de la 1re division française libre et participe donc aux combats jusqu’à la fin de la guerre. Au final, le maquis Bir-hakeim en tant que tel aura eu 105 tués au cours de la guerre.
Sources : Mourèze ou les pierres qui parlent de Gaston Combarnous, bulletins du G.R.E.C, tout numéros
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